La fissure du labrum acetabulaire et le conflit femoroacetabulaire
le conflit fémoracétabulaire à 2 composantes : une « bosse » à la base de la tété du fémur , une paroi antérieur de l’acétabule trop couvrante. L’ensemble cru une butée notamment en flexion et une possible fissure du labrum
La hanche est une articulation permettant de joindre la cuisse au bassin.
Elle est constituée de la partie supérieure du fémur (le col), et de la tête du fémur qui s’emboite dans l’acetabulum, cavité osseuse appartenant au petit bassin.
Autour de l’acetabulum s’ajoute un joint périphérique, appelé labrum, qui améliore l’adhésion entre la tête du fémur et la cavité acétabulaire.
C’est une articulation en forme de boule, elle a donc une grande mobilité sur tous les plans.
Les éléments anatomiques de cette articulation peuvent cependant présenter certaines déformations :
Au niveau acétabulaire, il peut y avoir :
- Une mauvaise orientation de l’ensemble du bassin ou de la cavité articulaire au sein de l’os du bassin,
- Un excès de couverture articulaire antérieure créant une rétroversion acétabulaire,
- Une cavité trop creusée (protrusion acétabulaire).
Au niveau fémoral, il peut y avoir :
- Un col trop épais à sa partie antérosuperieure (que l’on appelle une came fémorale),
- Une rétroversion du col fémoral, la tête du fémur regardant alors en arrière.
Ces anomalies isolées ou associées entre elles peuvent entrainer un phénomène de butée osseuse limitant un secteur de mobilité de la hanche, enraidissant la hanche, devenant douloureux, pouvant secondairement entrainer une détérioration du labrum et du cartilage et, à terme, une véritable arthrose de hanche : c’est ce que nous appelons le conflit fémoro-acétabulaire.
Cette pathologie est maintenant bien connue : le phénomène de conflit se situe toujours entre la partie antérosupérieure du col du fémur et la paroi antérieure acétabulaire.
Le conflit survient donc principalement en flexion : il est favorisé par toutes les activités nécessitant de grandes amplitudes articulaires mais aussi, et de manière un peu paradoxale, par la course à pied.
Cela signifie qu’en plus du phénomène de butée s’ajoute une anomalie de frottement secondaire aux anomalies anatomiques.
Le diagnostic est difficile, mais souvent aisé pour un chirurgien orthopédiste spécialisé, surtout si le patient a une douleur dans l’aine pendant les activités sportives, ou même pendant la simple marche.
Ces douleurs sont reproduites à la flexion rotation interne de la hanche, associée à un enraidissement en rotation interne.
Ce diagnostic est le même que l’arthrose de hanche.
La différence est l’âge jeune des patients qui sont souvent sportifs. Le diagnostic pourra parfois être confondu avec une pubalgie.
La Chirurgie
il est possible de corriger les anomalies anatomiques identifiées ainsi que de traiter la fissure labrale si nécessaire.
Cette chirurgie peut se faire sous arthroscopie, à ciel ouvert ou en procédure mixte :
- Came fémorale : je rabote la came pour redonner un aspect plus anatomique de taille de guêpe au col : il s'agit d'une ostéoplastie du col
- Excès de couverture antérieure : il faut réséquer la paroi antérieure acétabulaire : il s'agit d'une ostéoplastie acétabulaire
- Fissure labrale : elle devra être soit réséquée, soit suturée si son état le permet.
Pour ma part je réalise cette chirurgie sous arthroscopie.
Lorsqu‘il existe des déformations rares comme une protrusion acétabulaire ou une rétroversion majeure, il est parfois nécessaire de réaliser une ostéotomie periacétabulaire de réorientation (une chirurgie lourde qui reste exceptionnelle), ou une ostéotomie de valgisation fémorale, plus simple mais assez invasive tout de même.
Ces dernières indications sont exceptionnelles.
le résultat de cette chirurgie est directement corrélé à l'absence d'arthrose
Malheureusement, lorsqu’il existe des lésions du cartilage, la chirurgie conservatrice risque d’être moins efficace et il est alors nécessaire de recourir à une prothèse de hanche (lien).
Durée d’hospitalisation
1 jour
Elle peut être réalisée en ambulatoire ou nécessiter 1 nuit d’hospitalisation.
Modalités
post-opératoires
- Prendre un traitement préventif contre la phlébite (anticoagulant), tous les jours pendant la durée déterminée par votre chirurgien. Il est parfois administré par une injection sous cutanée, nécessitant le passage d’une infirmière à domicile. je vous demanderai de porter des bas de contention durant la même période.
- Réaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont souvent résorbables, sinon il faut que l’infirmière les retire après 15 jours, comme les agrafes.
- Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires sont habituellement peu douloureuses, il convient cependant d’être calme les premières semaines.
Rééducation
La rééducation doit être douce et progressive.
L’enjeu de musculation n’est pas au premier plan, puisqu’il s’agit avant tout d’un geste osseux et articulaire.
Il faut avant tout retrouver des mobilités de hanche satisfaisantes tout en étant bien relâché.
L’objectif est d’avoir repris une marche normale sans canne vers 1 mois.
La reprise sportive est autorisée après 3 mois, et en compétition après 6 mois.
Quels sont les risques
péri-opératoires ?
A quoi ressemblent les cicatrices ?
Elles sont assez modestes en cas d’usage isolé de l’arthroscopie, et se situent à la face antérieure et latérale de la hanche.
Si un abord chirurgical complémentaire est utilisé, la cicatrice mesure moins de 10 cm à la face antérieure de la hanche.
Quels sont
les effets secondaires ?
Le gain de mobilité est habituellement assez franc, mais il est rare de récupérer des mobilités complètes.
Les patients sont souvent améliorés, mais conservent régulièrement quelques douleurs résiduelles.
Il peut exister un petit déficit de sensibilité cutanée à la face antérieure de la cuisse.
Quel que soit le type de chirurgie, il faut être patient et il est très rare que ces effets secondaires soient handicapants.
À qui s’adresse cette chirurgie ?
Cette chirurgie concerne les patients douloureux, présentant un conflit fémoroacétabulaire, ou une fissure du labrum isolée, douloureux, et sans arthrose.
Ce sont très souvent des patients jeunes et sportifs, qui pratiquent des sports comme le football, le handball, le basket, la danse, la gymnastique, la course à pied…
Quels sont les résultats obtenus ?
La diminution des douleurs et le gain d’amplitude articulaire sont habituels, mais il peut persister des douleurs modérées en fin de flexion.
L’évolution à long terme et notamment la prévention de l’évolution arthrosique n’est pas connue car il s’agit d’une pathologie décrite récemment, et il n’existe pas le recul scientifique nécessaire pour connaître l’évolution à 10 ou 20 ans.