Qu'est-ce que c'est ?
Le genou à 2 ménisques : interne, celui le plus fréquemment fissuré, et externe beaucoup plus volumineux et couvrant.
Le ménisque est l’amortisseur de l’articulation du genou situé entre le fémur et le tibia.
C’est un fibrocartilage en forme de croissant de lune.
Chaque genou possède deux ménisques : un interne et l’autre externe.
Ce ménisque peut se fissurer, rendant le genou douloureux ou pouvant entrainer des blocages.
Il peut s’agir d’un phénomène brutal, lors d’un traumatisme en torsion ou en hyperflexion, ou d’un phénomène d’usure, par contraintes répétées, aboutissant à une fissure, sans traumatisme identifié.
Il y a différents types de fissures isolées du ménisque:
- La fissure du sujet jeune, souvent traumatique, survenant sur un ménisque sain.
- La fissure du sujet d’âge moyen, de cause variant entre le traumatisme et la fissure progressive sur un ménisque dégénératif dont le traitement est très variable (entre chirurgie, infiltration ou pur traitement médical).
- La fissure du ménisque du sujet âgé, survenant sur un ménisque vieilli et évoluant généralement dans le cadre d’une arthrose associée (usure du cartilage) souvent non chirurgical.
Il est fréquent qu’une rupture du ligament croisé s’accompagne d’une fissure méniscale.
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La chirurgie menisectomie et suture méniscale
Si la fissure est mobile, instable dans l’articulation, le genou devient douloureux. La chirurgie , réalisée sous arthroscopie , consiste alors retirer la portion de ménisque qui est dégradée.
La règle est d’être le plus conservateur possible, afin de garder les propriétés naturellement amortissantes du ménisque résiduel. il convient d’éviter si possible une menisectomie dite »totale », source d’arthrose secondaire
Si le patient est jeune (>30 ans), la fissure nette et le ménisque en excellent état , il est possible de suturer le ménisque afin d’obtenir sa cicatrisation.
Cependant cette dernière n’est pas toujours obtenue et dans 20% des cas environ il est nécessaire de procéder à une ménisectomie secondaire.
Durée d’hospitalisation
1 jour
Cette chirurgie se fait exclusivement en ambulatoire (hospitalisation sur la journée).
Modalités
post-opératoires
- Je vous demanderai de porter des bas de contention pendant une semaine. Selon votre état de santé, il est parfois nécessaire de bénéficier d’un traitement préventif de la phlébite pendant 1 semaines.
- Réaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont résorbables.
- Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires ne sont pas très douloureuses. Toutefois, le genou peut rester longtemps gonflé, surtout si le cartilage est altéré. Il convient de rester calme la première semaine afin de ne pas favoriser l’épanchement du genou, qui retarderait la récupération. Il faut donc être bien observant de la prise médicamenteuse et bien glacer le genou.
Rééducation
La rééducation est très simple techniquement : il faut faire preuve de patience et mobiliser doucement le genou, immédiatement après l’intervention.
La marche avec béquilles et appui complet est reprise le jour même. Les béquilles seront conservées quelques jours.
L’objectif principal est de retrouver des mobilités du genou optimales le plus rapidement possible tout en étant bien relâché.
Il faut lutter contre l’apparition d’un flessum (genou qui à du mal à se tendre complètement), et travailler la flexion.
je dis classiquement qu’il faut 1 mois pour récupérer et 3 mois pour oublier.
Quels sont les risques
péri-opératoires ?
A quoi ressemble la cicatrice ?
Deux à trois incisions d’1cm sont réalisées à la face antérieure du genou et parfois postéro-médiale.
Quels sont
les effets secondaires ?
Les douleurs résiduelles
Le genou récupère vite, mais il n’est pas rapidement "oublié" et des phénomènes gênants ou légèrement douloureux à la partie antérieure du genou, associés à des difficultés à se mettre à genou ou accroupi, des douleurs dans les escaliers et des phénomènes de craquement ne sont pas rares. Ceci n’est pas spécifique à la chirurgie du ménisque, mais à toutes les chirurgies conservatrices du genou. Même si cela n’est pas toujours très agréable, il s’agit d’effets secondaires qui sont amenés à disparaître progressivement, les semaines suivant l’intervention.
Comment les prévenir : Il convient de bien mobiliser son genou dès les premiers jours post-opératoires et de réaliser des exercices d’assouplissement réguliers.
Ménisque et arthrose du genou : Y-a-il un risque d’usure prématurée du genou ?
Lorsque qu’il y a une résection du ménisque dans sa totalité, le risque d’arthrose (usure du cartilage) prématurée est réelle : -50% d’arthrose à 20 ans. Ce risque est d’autant plus présent que le patient est jeune au moment de la chirurgie méniscale.
Il est aujourd’hui reconnu qu’il existe un vrai bénéfice à réaliser une méniscectomie la plus partielle possible, en ne retirant que le fragment lésé et mobile. Dans ce cadre, le taux d’usure secondaire devient faible, voire très faible si une suture méniscale a été réalisée.
Le risque d’usure secondaire concerne donc surtout les patients jeunes, mais par chance, ils sont aussi les candidats à une suture méniscale.
Pourquoi ne pas suturer tous les ménisques ?
Le ménisque est très peu vascularisé, il n’a donc pas de capacité de cicatrisation, contrairement à la peau par exemple. Cependant, la zone périphérique du ménisque bénéficie d’un petit apport vasculaire. Il est alors possible de suturer la fissure située dans cette zone et d’obtenir sa cicatrisation.
Les candidats à la suture doivent donc présenter les caractéristiques suivantes :
- Patient jeune < 30 ans
- Fissure périphérique
- Fissure simple, unique
- Ménisque résiduel en bon état
Le respect des ces conditions permet une cicatrisation de 80 % des ménisques suturés, et donc 20 % d’échec et dans ce cas il est nécessaire de procéder à la méniscectomie secondaire (toujours la plus partielle possible).
Conclusion
La ménisectomie partielle donne d’excellents résultats avec le plus souvent l’absence de douleurs après quelques semaines. Cependant, s’il existe des lésions du cartilage ou une arthrose débutante associée, des douleurs modérées peuvent persister, nécessitant parfois une injection secondaire de lubrifiant articulaire.
La suture méniscale peut provoquer quelques douleurs résiduelles, notamment en hyperflexion. Si ces douleurs sont conséquentes, cela signifie que la cicatrisation ne s’est pas produite malgré la suture. Il est alors nécessaire de procéder à une ménisectomie secondaire.