Qu'est-ce que c'est ?
Le genou est une articulation qui permet de joindre la jambe à la cuisse.
Elle est composée de trois os, le fémur, le tibia et la patella, qui forment trois compartiments : le compartiment fémoro-patellaire et le double compartiment fémoro-tibial.
Le cartilage assure la fluidité et le bon fonctionnement des mouvements de frottement.
La prothèse de genou est un remplacement du cartilage entre le fémur, le tibia et la rotule.
Aujourd’hui, il est possible de changer la surface d’un seul compartiment de l’articulation (prothèse uni-compartimentale), ou de tous les compartiments (prothèse totale de genou).
La prothèse est en métal et en plastique très dur, le polyéthylène. Elle est fixée directement dans l’os (et recouverte de calcium afin de mieux permettre leur intégration), ou à l’aide d’un ciment.
pour tourner Pincez/scrollez
pour zoomer
Pourquoi se faire opérer ?
Au fil du temps, le cartilage s’use : il s’agit de l’arthrose.
Lorsque l’usure est importante, les deux os (fémur et bassin) se touchent, sans revêtement comme le frottement de 2 pierres entre elles.
L’arthrose est une pathologie souvent douloureuse qui enraidit le genou et limite les activités quotidiennes. Il peut s’agir parfois selon les cas d’un véritable effondrement de l’os et du cartilage (ostéonécrose), entraînant les mêmes conséquences handicapantes. Souvent elle aggrave la déformation du membre
Une prothèse remplace le cartilage par un revêtement neuf et corrige les déformations du membre.
Son objectif est de faire disparaître les douleurs, d’améliorer les mobilités du genou, de reprendre des activités quotidiennes physiques satisfaisantes et ainsi améliorer votre qualité de vie.
Durée d’hospitalisation
1 à 5 jours
La durée d’hospitalisation varie de 1 à 5 jours en fonction de la récupération post-opératoire de chaque patient.
Elle peut être suivie d’une période de convalescence. Le retour à domicile est aujourd’hui privilégié si l’opéré n’est pas seul à domicile.
Modalités
post-opératoires
- Prendre un traitement préventif contre la phlébite (anticoagulant), tous les jours pendant 1 mois. Il est parfois administré par une injection sous cutanée, nécessitant le passage d’une infirmière à domicile. Je vous demanderai de porter des bas de contention durant la même période.
- Réaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont souvent résorbables, sinon il faut que l’infirmière les retire après 15 jours, comme les agrafes.
- Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires peuvent être douloureuses. Nous, chirurgien et anesthésiste, mettons tout en œuvre pour diminuer ces douleurs. Il faut donc bien observer la prise médicamenteuse et bien glacer le genou.
Rééducation
Il faut compter un peu moins d’1 mois pour une récupération fonctionnelle satisfaisante à 80% (marche sans canne, voiture…). Cependant, il faut compter 6 mois pour les 10%à 20% restants et obtenir le résultat optimal et définitif.
La rééducation est simple techniquement mais primordiale pour assurer le résultat final. La clé d’un résultat optimal est le relâchement afin de mobiliser passivement le genou.
Elle est débutée à la clinique, immédiatement après l’intervention.
L’appui et la marche sont repris le jour même à l’aide d’un kinésithérapeute.
Patiemment, le genou travaille pour retrouver une mobilité optimale : lutter contre l’apparition d’un flessum (genou qui a du mal à se tendre complètement), retrouver la flexion, et renforcer les muscles de la cuisse.
Le kinésithérapeute viendra ensuite 3-4 fois à votre domicile puis en séances à son cabinet.
Les cannes peuvent être lâchées entre 15 jours et 1 mois.
Quels sont les risques
péri-opératoires ?
A quoi ressemble la cicatrice ?
Elle est antérieure au genou, mesure environ 10 à 15 cm genou en extension.
je pratique des que possible une chirurgie mini-invasive pour réduire l’impact cicatriciel.
Quels sont
les effets secondaires ?
La raideur
Le genou est entouré de nombreux ligaments, tendons et muscles qui peuvent se rigidifier s’ils ne sont pas utilisés rapidement. Il est très important de mobiliser le genou en extension et en flexion directement après l’opération. Si le genou montre toujours des signes de raideur après 3 mois, une mobilisation du genou sous anesthésie peut-être nécessaire.
Comment la prévenir :
- Il convient de mobiliser son genou immédiatement après l’opération.
- Le stress est facteur de contraction musculaire et de raideur.
- Il est nécessaire d’être détendu, le plus relâché possible afin que le genou se mobilise naturellement, sans forcer.
Cela n’est pas si facile lorsque la douleur est présente, il s’agit d’un vrai travail mental et non musculaire.
La douleur résiduelle
Le genou est une articulation sous cutanée et donc particulièrement sensible. Il faut savoir que le patient qui a une prothèse du genou ressentira toujours sa présence. Cela ne signifie pas qu’il aura un handicap, mais il pourra parfois sentir une petite gène, ou un petit claquement épisodique. Ceci est le résultat normal d’une prothèse de genou.
En plus de ce ressenti, le patient pourra avoir des sensations de brûlures, de décharges électriques ou de sensation d’étau, ou simplement de défaut localisé de sensibilité : ce sont des douleurs dites « neuropathiques » dues a l’irritation des fins rameaux nerveux sous cutanés qui sont très nombreux autour du genou.
Il faut parfois de nombreux mois et la prise de traitements spécifiques pour contrôler ces phénomènes, qui restent souvent sans gravité et avec peu conséquences fonctionnelles.
Un gonflement persiste, parfois plus d' 1 an après la chirurgie, et peut être désagréable à l'effort
Enfin des douleurs occasionnelles, positionnelles peuvent rester présentes. Elles doivent rester modestes, sinon il faut s'interroger sur une anomalie de fonctionnement de la prothèse ( fixation, infection à bas bruit, conflits avec les tissus..)
Comment la prévenir :
Un relâchement physique et psychologique est nécessaire pour que l’inquiétude ne mette pas en péril le résultat fonctionnel.
Que peut-on faire avec une prothèse de genou ?
Une fois la rééducation effectuée et les muscles renforcés, la prothèse de genou permet de reprendre une vie normale.
Les activités sportives du type vélo, natation, ski, randonnée… sont possibles, tandis que les sports à impacts (du type course à pied) ou violents ne sont pas conseillés car ils pourraient entraîner une usure prématurée ou un échec de fixation. Au delà de ce cadre général, chaque patient est différent : nous discuterons ensemble de votre cas spécifique et de votre souhait sportif.
Durée de vie
La prothèse de genou a une durée de vie illimitée.
S’il n’y a pas d’incident ou de modification, il n’y a aucune raison de changer une prothèse. Les études admettent que nos prothèses modernes ont dû être changées avant 20 ans pour 5 à 10% d’entre elles.
Donc 80 % sont toujours en place après 20 ans.
Les raisons fréquentes d’un changement de prothèse sont l’infection secondaire, la luxation, l’échec de fixation et l’usure.
Conclusion
Cette intervention n’est pas anodine, les complications sont rares, mais possibles.
La récupération optimal est longue et des douleurs ou gonflements résiduels, peuvent persister. Ils doivent rester modestes.
Cependant, les résultats obtenus répondent souvent aux besoins et aux espoirs des patients.